mercredi 25 septembre 2013

Sujet polémique

Dans un établissement où l'on enseigne le persan, l'arabe, le turc et un certain nombre d'autres langues parlées dans des pays à majorité musulmane, il n'est pas très étonnant de trouver un certain nombre d'étudiantes voilées. Mais en même temps je découvre avec étonnement que le port du foulard n'est pas interdit dans les établissements publics français. On avait tellement parlé des questions de port du voile en 2004 que j'étais persuadée qu'il était interdit dans toutes les institutions d'enseignement public. En fait cela ne concerne que les écoles, collèges et lycées. Et je ne comprends pas bien cette différenciation, même si on peut mettre en avant que pour les étudiantes majeures le port du foulard est un choix, mais ce n'est pas la question du choix mais plutôt de la laïcité qui a été mise en avant lors du vote de la loi.

Extrait de la charte des étudiants de l'Inalco :
Article 1er
Le service public de l'enseignement supérieur est laïc et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l'objectivité du savoir et respecte la diversité des opinions... Le principe de laïcité de l’enseignement public est un principe à valeur constitutionnelle.
L'Inalco s'attache, dans l'ensemble de ses activités et en particulier dans son enseignement, à promouvoir les valeurs de l'Université française au premier rang desquelles figurent le respect de la dignité humaine et la volonté de favoriser les progrès de la raison.

Article 2
L’étudiant dispose de la liberté d'expression de ses opinions politiques, philosophiques, syndicales ou religieuses qu'il peut exercer à titre individuel et collectif...
La liberté d'expression s'exprime dans des conditions qui ne portent pas atteinte à l'ordre public et au bon fonctionnement de l'Institut. Cette liberté d'expression et d'opinion, égale pour tous, impose le respect des opinions des autres personnes participant au fonctionnement de l'Institut et ne saurait justifier des actes de prosélytisme, de pression ou de contrainte.
Les atteintes à la dignité de la personne, les discriminations fondées sur l'origine, le sexe, la situation de famille, l'état de santé, les opinions politiques ou syndicales, l'appartenance à une race ou une religion déterminée ne sauraient être tolérées au sein de l'Inalco.
Les tenues et accessoires qui seraient contraires à la dignité de la personne humaine, qui ne permettraient pas de garantir la sécurité de chacun, ou qui constitueraient une forme d'incitation à la haine ou à la discrimination sont interdits sur l'ensemble des sites de l'Institut.

Question : qu'est-ce qu'une "tenue et accessoire qui serait contraire à la dignité de la personne humaine" ? Voilà un bon sujet de réflexion.

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